Il vivait dans un lieu étrange.
Il n’y pouvait faire rentrer personne. C’est comme si la bâtisse refusait l’intrusion de tout individu, qu’il soit connu, même ami, ou étranger.
Le règlement ne lui avait pas été communiqué à son entrée, il l’avait découvert petit à petit, au fur et à mesure de tentatives d’invitations. Il ne dirait pas qu’il s’y était habitué, qu’il l’avait réellement accepté, mais, généralement, il le respectait.
Il arrivait cependant parfois, que – comme pris au dépourvu, si ce n’est sujet à une absence… à moins que ce ne soit d’une furieuse envie d’infraction – il laisse pénétrer quelqu’un. Mais d’un coup, comme détecté par des capteurs de mouvement – c’est le plus courant dans les habitations et se déclenche de manière générale dans un laps de temps compris entre 30 sec. et 2 min – la maison prenait conscience de cette présence et se refermait, rejetant plus ou moins doucement son hôte.
Parfois, il se disait que peut-être c’était mieux ainsi. Son intérieur n’avait rien de remarquable, il n’était sans doute pas très accueillant. Plus le temps passait, plus il remettait en question son confort, sa chaleur, son ambiance, ses couleurs, son décors, sa douceur, la qualité de son mobilier, l’état de son équipement… Il y avait aussi quelques espaces qu’il n’avait pas visités ; soit qu’il ne les avait pas encore repérés soit il n’avait pas osé en pousser les portes. Et cette maison n’était pas pour l’inciter à s’aventurer dans ses murs. Une fois poussées, il arrivaient souvent que les portes se claquent brusquement, se referment toutes seules sans pouvoir se rouvrir, que les escaliers s’échappent, les papiers peints, les meubles, tableaux, bibelots prennent des apparences, des formes monstrueuses, agressives.
Un jour de février, il a décidé de déménager… personne n’a repris la maison qui a finalement disparu elle aussi.
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