vendredi 31 mai 2019

…on ne sait où arrêter la profondeur et la dispersion de la lecture…




Quel sens ? Dénoté ? Connoté ? Ce sont des artefacts, je dirai éthiques, puisque le sens dénoté tend à passer pour le sens simple, vrai, et à fonder une loi […], tandis que la connotation permet (c'est son avantage moral) de poser un droit au sens multiple et de libérer la lecture : mais jusqu'où ? À l'infini : il n'y a pas de contrainte structurale à clore la lecture : je puis aussi bien reculer à l'infini les limites du lisible, décider que tout est finalement lisible (si illisible que cela paraisse), mais aussi, à l'inverse, décider qu'au fond de tout texte, si lisible qu'il ait été conçu, il y a, il reste de l'illisible. Le savoir-lire peut être cerné, vérifié à son stade inaugural, mais il devient très vite sans fond, sans règle, sans degrés et sans terme.
Roland Barthes. Bruissement de la langue.

lundi 20 mai 2019

L'envers des signes…




"La sémiologie […] est, dans son origine et dans son principe actif, celle d'un homme fasciné par le signe, d'une fascination qui comporte sans doute, […] une part de répulsion, et qui a le caractère essentiellement ambigu d'une passion. L'homme fabrique un peu trop de signes, et ces signes ne sont pas toujours très sains."

Gérard Genette, Figures 1 
à propos de Barthes