– réflexions
L’image du temps devrait être un lièvre, ou un lapin – petit, blanc, rapide.
Au lieu de cela, c’est plutôt à la vue d’un escargot qu’on se dit peut-être, vraiment, être face au temps, à un temps qui passe.
Dans la nature – en réalité – se retrouver face à un lièvre ou un lapin blanc est quasi impossible. Si cela arrive, il ne peut s’agir que d’un moment furtif, d’un instant éphémère… ou, s’il dure un peu, ce ne peut vraisemblablement qu’être un arrêt du temps, une crainte, une tétanie partagée ; un espace extra-ordinaire.
La plupart du temps – en temps normal –, si on l’attend, on le manque, on le rate…
L’idée d’une quatrième dimension est plaisante, cela introduit du mystère et un sentiment d’exploration possible. À l’application de cette formule, le temps semble pouvoir être neutralisé et étudié – disséqué. L’imaginer tiré à quatre épingles, étiré, retroussé, découpé, décomposé lui donne un attrait, si ce n’est amusant, du moins fascinant… Bela se représente la fourrure blanche ouverte sur l’intérieur rouge, brun, nervuré de bleu, vert et violet… Souffrant d’un problème de convergence, il a déjà du mal à voir en trois dimensions, alors quatre ?
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La vision du « léporidé » est très large. Du fait de la position latérale de ses yeux, elle peut atteindre un angle approchant 360°, mais seulement à plus d’un mètre. En-deçà de cette distance, un lapin ne perçoit pas (bien) ce qui se trouve en face, sur le bout de son nez.
Du fait de cette vision latérale, il a également du mal à évaluer les distances et les profondeurs, ce qui lui vaut parfois de belles chutes et lui permet de distinguer deux images simultanément – appréhender ce qui se passe devant son œil droit et son œil gauche dans un même temps, sans rencontre.
– le lapin serait donc un animal obligé de prendre du recul pour distinguer, discerner, mais serait capable de considérer deux images en même temps…
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Il paraît qu’il faut prendre son temps et trouver sa place… Pour trouver son espace, on peut sans doute le faire à la manière de Boucle d’or, tester la grande, la moyenne, la petite chaise… ou si le culot manque, on peut sans doute mettre à l’eau un bateau de papier et le suivre.
Mais le temps, comment s’attrape-t-il ?
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