La fin du jour
L’idée lui était venue de disséquer un de ses jours.
Il choisit d’attendre le week-end pour disposer
de tout le temps nécessaire. Le samedi, donc,
il se planta, scalpel en main, devant sa table de cuisine
et se demanda lequel de ses jours il choisirait. […]
Une question plus délicate fut de déterminer
à quel moment du jour il pratiquerait l’ouverture.
et se demanda lequel de ses jours il choisirait. […]
Une question plus délicate fut de déterminer
à quel moment du jour il pratiquerait l’ouverture.
Il choisit l’heure du thé, soit dix-sept heures.
Les choses se compliquèrent par la suite,
pour lui qui n’avait encore aucune expérience :
choisir le jour et l’heure était une chose,
mais c’en était une tout autre que de l’attraper,
ce jour, et de l’épingler sur la table
de la cuisine pour le disséquer !
Alarmé par le sort qui lui était réservé,
le mardi en question avait bien sûr pris la poudre
d’escampette et, toute la matinée durant,
d’escampette et, toute la matinée durant,
il fallut le poursuivre à travers la maison.
Dans sa fuite, ce petit jour tenta à plusieurs reprises
de disparaître derrière sa nuit pour échapper à son prédateur,
tel le poulpe derrière son encre.
[…]
Les pas perdus, Étienne Verhasselt
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