jeudi 20 août 2020

Le dit du mistral…


C’est l’histoire de mondes si complexes, d’univers si absolus 
que des mots simples comme bonjour ou des phrases longues 
comme le bras ne sauraient les décrire. 
Lorsqu’il essaie de parler, les mots s’étranglent dans sa gorge, 
elle est bien trop petite pour laisser passer tout ce qu’il y aurait à dire. 
Il ressent tout un peu plus, il ressent tout un peu mieux, 
avec une intensité qui parfois lui fait peur. 
Lorsqu’il ferme les yeux, lorsqu’il imagine, les couleurs sont toujours plus vives, 
les sons toujours plus prenants, les odeurs toujours plus enivrantes. 
C’est l’histoire d’une réalité plus vraie. 
Lorsqu’il est avec les autres, le monde est moins intense,
 moins attrayant, comme si on avait mis un voile de coton 
sur tout ce qui l’entourait. Il se sent obligé de composer avec eux, 
de réduire la voilure de son monde pour le faire accoster dans leur port. 
Il flotte encore, mais s’arrime mal, comme deux pièces de Meccano 
qui ne vont pas ensemble. 
Olivier Mac Bouchard